Leader de la formation linguistique à distance, 7Speaking s’est fixé un cap : la formation linguistique doit servir concrètement, mesure à l’appui, la performance opérationnelle des métiers… La refonte de sa plateforme digitale de formation en est un témoignage éloquent, selon Mayeul Foisil, son CEO.
7Speaking est un acteur important du digital learning linguistique, et pourtant relativement mal connu…
Mayeul Foisil : En effet, nous nous préoccupons surtout de servir nos clients au mieux ! Mais, je vous l’accorde : il nous faut mieux faire connaître ces réussites.
Vous venez d’annoncer votre nouvelle plateforme de formation…
Mayeul Foisil : Il s’agit d’une version complètement refondue, qui prend en compte, d’une part, ce que nos clients voulaient conserver de la version précédente, et, d’autre part, les exigences du « modern learner » à travers une interface entièrement repensée et de nouvelles fonctionnalités permettant de développer considérablement l’efficacité de l’apprentissage linguistique dans l’entreprise.
Peut-on parler d’une plateforme de Blended Learning linguistique ?
Mayeul Foisil : Sans aucun doute. Encore faut-il s’entendre : si notre adoption du Blended Learning date de la création de 7Speaking en 2001, et si cette adaptation nous a permis de figurer rapidement parmi les leaders du Blended Learning linguistique - avec une plateforme actuellement utilisée par 500 000 apprenants, dans 5 langues et dans plus de 20 pays -, ce blended a beaucoup évolué. En témoigne le dispositif d’Adaptive Learning de notre plateforme, qui permet de personnaliser les parcours de formation au profil de l’apprenant, ou notre volonté de promouvoir le « Collaborative Learning », particulièrement efficient dans l’apprentissage d’une langue.
La compétence linguistique : « soft skill » ou « hard skill » ?
Mayeul Foisil : Les deux ! Elle ressort des hard skills, c’est-à-dire des compétences métiers, dans la mesure où elle conditionne la performance opérationnelle du collaborateur amené à présenter ou échanger dans une autre langue que la sienne. C’est ce qu’on démontre avec notre méthode CLIL (Content and Language Integrated Learning) qui permet de développer une compétence professionnelle tout en apprenant l’anglais. Cependant, la compétence linguistique tient aussi des soft skills, parce qu’elle peut être utilisée de façon transversale dans de multiples situations, et parce qu’elle est un facteur d’adaptation à l’avenir du travail.
Revenons à la nouvelle version de votre plateforme…
Mayeul Foisil : Il s’agit du double lancement de la version web et de son application mobile. Dotée d’une interface intuitive dont nous avons renouvelé le design, la plateforme offre une navigation fluide et enrichie qui optimise l’affichage des contenus à l’écran, et qui permet à l’apprenant d’accéder très directement à tout ce dont il a besoin, notamment ses indicateurs de progression, les ateliers de formation auxquels il peut participer, tout un ensemble de ressources, internes ou externes, qui seront poussées en fonction de ses besoins et de sa stratégie d’apprentissage, dans un équilibre - ergonomie, navigation, contenu éditorial… - forgé dans le lien « open innovation » que nous avons su nouer avec nos clients.
L’interaction humaine disparaît de la formation ?
Mayeul Foisil : Au contraire, il faut plus que jamais insister sur l’importance de l’interaction humaine dans le développement des compétences, et c’est une autre amélioration proposée par notre nouvelle plateforme, par exemple à travers la possibilité de « chatter » en direct avec un professeur depuis n’importe quelle page.
La plateforme, c’est bien… les contenus aussi !
Mayeul Foisil : J’évoquais plus haut notre concept de « Content and Language Integrated Learning » qui permet aux collaborateurs d’apprendre une langue tout en se perfectionnant dans leur métier. Dans ce domaine, notre offre de « contenus de double formation » s’est enrichie avec 70 nouvelles vidéos de mise en situation professionnelle - « Professional Skills » - couvrant des thématiques étendues, par exemple le leadership, la conduite du changement, le bien-être…
La formation linguistique au service de la performance opérationnelle, c’est donc votre cheval de bataille ?
Mayeul Foisil : Je me bats depuis des années, avec les équipes de 7Speaking, pour faire passer le message que la formation linguistique n’est pas une sorte de supplément d’âme, mais bel et bien un outil au service des opérations, et qui conditionne le niveau de performance individuelle et collective de l’entreprise. On pourrait donner de multiples exemples, et qui ne concernent pas seulement des cadres dirigeants amenés à intervenir à l’étranger, parce qu’un nombre croissant de collaborateurs, sur le terrain ou dans les bureaux, doivent échanger en anglais (pour ne citer que cette langue)… à tel point qu’il est possible aujourd’hui de calculer la rentabilité d’une formation linguistique en fonction du gain de performance auquel elle aura contribué.
On est loin du CPF ?
Mayeul Foisil : Oui et non. Il est vrai que le financement des formations linguistiques par le CPF présente bien des avantages pour les entreprises, mais il a aussi l’inconvénient de leur faire perdre de vue que le développement des compétences linguistiques n’est pas une simple « commodité » individuelle, mais qu’il est au contraire au coeur de la compétitivité des entreprises.
Propos recueillis par Michel Diaz
|